, ,

Changer le travail dans le monde d’aujourd’hui : Quelles approches, quelles pratiques ?

Résumé

Avec quels savoirs aborder les questions vitales qui s’invitent dans notre présent (réchauffement climatique, généralisation de l’intelligence artificielle, anémie de la démocratie, …) tout en repoussant les mirages des réponses idéologiques ?

Plusieurs « épistémicités » peuvent être distinguées et toutes montrer leur fécondité, sous condition qu’elles n’outrepassent pas leur domaine de légitimité. C’est malheureusement ce qui s’est produit avec le taylorisme. En s’affirmant « Organisation Scientifique du Travail », il aura montré vers où peut conduire une « épistémicité » qui peut être acceptable tant que les objets qu’elle vise ne développent pas d’activité, mais peut devenir « usurpatrice » avec des effets insupportables (voire invivables), quand elle prétend, avec des concepts identiques, traiter de faits humains résultats de débats de normes.

Pour « l’épistémicité » ergologique, les seules normes antécédentes ne peuvent dire ce que seront les activités humaines. C’est l’inconfort intellectuel qu’elle assume pour réusiner des concepts dans des dispositifs qui associent une pluralité de disciplines acceptant de se faire enseigner des savoirs qui leur sont des matières étrangères. Ces savoirs sont les « savoir-valeurs » présents dans l’activité qui s’effectue dans des contextes toujours singuliers.

Cette « épistémicité » s’est forgée progressivement sur plus de quatre décennies. A l’origine, une petite équipe de chercheurs de l’université d’Aix-en-Provence qui s’est risquée à organiser avec des professionnels un dialogue entre cultures et incultures spécifiques. Cela a ouvert la voie à une nouvelle démarche qui, après plusieurs années, s’affirmera au sein de l’université sous le nom « d’ergologique ». La création d’un Institut d’Ergologie, signe de la reconnaissance institutionnelle, permettra alors des coopérations sur le plan international. Celles-ci conduiront à la création de la Société Internationale d’Ergologie.

Avec lucidité, dès son premier congrès en 2012 à Strasbourg, la SIE affirmait : Jusqu’à présent, l’ergologie ne s’est jamais présentée comme une discipline, à côté ou à la place d’autres. Elle ne veut pas proposer un corps de savoirs figé. Elle s’impose à elle-même l’exigence d’être attentive à toutes les interpellations, requestionnements provenant des diverses sphères de l’expérience humaine. Ce congrès ne peut être l’acte constitutif d’un cercle d’adeptes tel que on est dedans ou on est dehors, ou encore la fabrication d’une identité scientifique ou académique.

En amont de son VIème congrès, où nous allons discuter sur « Changer le travail », nous osons réaffirmer la nécessité de renforcer le travail dans cette « épistémicité » ergologique. La tâche peut paraitre difficile, exigeante, mais elle n’en est pas moins exaltante aux regards des enjeux. Il ne s’agit rien de moins que d’un monde commun à construire.

Voir les vidéos des conférences sur Canal-U

Fiche technique